La visite des immeubles du secteur sauvegardé* débute. Un travail de fourmi pour les dix membres de l’équipe de chargés d’études qui vont visiter « de la cave au grenier » les quelque 4900 immeubles situés dans le périmètre élargi du secteur sauvegardé de la ville (il passe de 52 à 90 hectares).
A la demande de la Ville, l’Etat a lancé une procédure de révision du plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé d’Arles. Avec un périmètre élargi le secteur sauvegardé d’Arles entre dans la cour des « grands » secteurs de France et se place en avant-garde en ouvrant la voie à une étude pluridisciplinaire. En effet l’équipe qui va réaliser l’inventaire du patrimoine architectural et archéologique est composée à la fois d’architectes du patrimoine, d’archéologues, d’une paysagistes, d’une urbaniste, d’une historienne et d’un juriste. Durant une étude qui devrait s’étaler sur deux à trois ans ils vont croiser leurs regards pour définir des éléments remarquables et identifier des enjeux urbains. Le secteur sauvegardé ne doit pas se transformer en musée, d’où l’importance d’une approche plurielle sur l’organisation de la ville, les commerces, les places, les logements, les déplacements… La ville d’Arles assurera le secrétariat des visites d’immeubles en prenant contact avec les propriétaires et les locataires. Chacun des chargés d’études a reçu l’habilitation du ministère de la culture et de la communication, ainsi que celle du maire d’Arles dans le cadre des articles R. 313-33 à R.313-37 du code de l’urbanisme qui les autorise à visiter l’intérieur des immeubles pour en dresser un inventaire architectural et archéologique. Lors de l’élaboration du secteur sauvegardé en 1966, l’inventaire et la classification avait été réalisés d’après les façades depuis la rue sans entrer dans les immeubles. « Dans la situation actuelle les immeubles sont protégés comme une entité globale ce qui implique des contraintes et une gestion lourde » explique Philippe Mercier, architecte des Bâtiments de France. Les fiches qui seront réalisées pour chaque immeuble permettront d’inventorier et ne protéger que les éléments qui ont une réelle importance patrimoniale ce qui permettra entre autres de faire une place plus importante à la création architecturale. A terme ces fiches constituant une base de données pourront être accessibles via internet. Dans le cadre de cette étude l’équipe d’experts sera d’une part amenée à faire des propositions et pourrait d’autre part faire la découverte de nouveaux trésors pour Arles, à suivre donc !
- Un secteur sauvegardé est une zone urbaine soumise à des règles particulières en raison de son « caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d’un ensemble d’immeubles bâtis ou non » (Code de l’urbanisme, art. L. 313-1). Dans ces secteurs le plan de sauvegarde et de mise en valeur est un véritable document d’urbanisme Ces secteurs comprennent en particulier les centres historiques de nombreuses villes françaises.
Si le statut de secteur sauvegardé confère des avantages fiscaux aux propriétaires qui entreprennent des opérations de rénovation il implique également pour ces derniers des obligations d’entretien.