Bernard Picon (à g.) a retrouvé la trace du buste et Pierre Mérindol (à d.) l’a restauré.
« Je n’ai pas cherché un buste de César et pourtant je l’ai trouvé » : c’est ainsi que Bernard Picon, chercheur au CNRS a présenté l’imposante statue, hier, 4 octobre 2012, lors de la célébration des cent ans de l’office de tourisme au théâtre d’Arles.
Rien ne prédestinait en effet ce sociologue, qui a travaillé notamment depuis 30 ans sur les relations entre l’homme et la nature en Camargue, à dénicher un deuxième buste de César, certes de moindre valeur que le buste trouvé dans le Rhône par l’archéologue Luc Long en 2007.
« L’an dernier, je faisais des recherches aux archives municipales pour écrire un article sur l’histoire du tourisme à Arles qui a été publié dans « Arles contemporaine », raconte Bernard Picon. Je tombe sur une lettre du 24 septembre 1957, émanant de l’ambassade d’Italie. Elle annonce l’arrivée à Arles d’un moulage d’un buste de l’empereur exposé au musée archéologique de Naples. » Intrigué, Bernard Picon poursuit ses recherches et déniche une lettre du 18 octobre 1954 expliquant que l’Italie destine ce cadeau à Arles pour célébrer le bimillénaire de sa fondation.
Au fond d’une cave
Bernard Picon parle de sa découverte à Jean-Pierre Boeuf, président de l’office de tourisme, qui l’entraîne alors dans un débarras, situé sous le cloitre Saint Trophime. Et c’est là, au milieu d’archives moisies, que git le fameux César.
Sorti de son oubli, le buste en plâtre, qui pèse près de 90 kg, est confié aux restaurateurs Pierre Mérindol et Jean-Bernard Memet. Après quelques semaines de travail, voilà un César prêt à trôner dans l’Hôtel de Ville, au deuxième étage du grand escalier.