
Simon Lillamand et Pierre Bellagambi (à droite), les deux inventeurs de la borne anti-moustique testée actuellement au Sambuc. photo R. Boutillier/ville d’Arles.
Se débarrasser des moustiques sans utiliser de produits chimiques : c’est l’invention de deux Arlésiens, amis depuis les bancs de l’école, qui est testée dans le village du Sambuc depuis le début du mois de juillet. Onze bornes en bois surmontées d’une drôle de cheminée ont été placées de façon à constituer une barrière autour du village contre ces insectes piqueurs. L’opération est menée avec le soutien du Parc naturel régional de Camargue et du centre de recherche de la Tour du Valat, qui a déjà testé l’utilisation de ces machines.
Pierre Bellagambi et Simon Lillamand ont monté leur entreprise, Techno BAM, pour commercialiser ce dispositif. Sous l’armature métallique, sont placés deux réservoirs ; l’un contient du dioxyde de carbone sous forme liquide et l’autre des phéromones, ces substances chimiques émises par les animaux et les êtres humains. Le gaz et les phéromones sont diffusées dans l’atmosphère comme le ferait un homme un peu stressé. Attirés par le CO2 et les phéromones qui lui signalent la présence d’une proie, le moustique se rapproche et se fait alors aspirer par la machine comme par un vulgaire aspirateur. Il suffit de régulièrement vider le sac de son contenu.
Présentée aux habitants du village lors d’une réunion publique le 8 juillet dernier, la solution de Techno BAM ne présenterait que des avantages par rapport aux procédés de démoustication par diffusion d’insecticide : moins coûteuse, elle serait aussi plus efficace car elle attire tous les piqueurs dont les moustiques tigres et les arabis. Enfin, elle n’est toxique, ni pour l’homme ni pour aucune autre espèce animale. C’est la première fois qu’un tel système est testé à l’échelle d’une collectivité, ce qui fait dire à Philippe Martinez, adjoint spécial de Camargue Sud, que « Le Sambuc est le centre du monde pour la démoustication. »
A la Tour du Valat, les bornes de Techno Bam absorbent 6000 moustiques et 18 000 arabis par jour. Celles placées au Sambuc seront en fonction jusqu’à fin octobre. Un bilan de l’efficacité (le nombre de moustiques capturés) et du ressenti des habitants sera ensuite mené par les scientifiques du Parc.