
photo D. Bounias/ville d’Arles.
Tout le monde à Arles connaissait sa silhouette menue, son caractère bien trempé, et son engagement sans faille. Eliane Mézy s’est éteinte dans la nuit du 2 au 3 mars 2016 à l’hôpital d’Arles. Elle allait avoir 76 ans ce 3 mars. Ce décès a immédiatement suscité une grande émotion dans la Ville et chez de nombreux Arlésiens*, comme le maire d’Arles, Hervé Schiavetti, qui a fait part de « sa profonde tristesse » et a adressé, à ses proches, ses plus sincères condoléances au nom de la municipalité.
Pour beaucoup d’Arlésiens, Eliane Mézy, c’était d’abord leur professeur d’histoire, au collège et lycée saint-Charles puis au collège Frédéric Mistral, où elle a enseigné de 1976 à 2000, en tant que professeur agrégée. Une enseignante sévère mais bienveillante, passionnée et passionnante.
Fille de Marcel Mézy, lieutenant-colonel ayant appartenu à la 1ère Division de la France Libre, Eliane Mézy a en effet toujours milité pour porter les valeurs de la Résistance : le courage, l’engagement, le refus du totalitarisme au prix des plus grands sacrifices. C’est ainsi qu’elle était une adhérente active d’associations d’anciens combattants et d’associations liées au Devoir de mémoire, comme Rhin et Danube, Amicale de la Première DFL, Anacr et amis, Arac, FNDIRP. Engagée auprès de l’Association pour un musée de la Résistance et de la Déportation d’Arles et du pays d’Arles, elle en était depuis le 22 février 2015, la Présidente. Alors qu’elle était conseillère municipale, de 1998 à 2008, elle avait d’ailleurs défendu, avec son énergie coutumière et debout devant les conseillers municipaux, les délibérations pour accorder le soutien de la municipalité à cette association.
En 2003, alors que les inondations mettaient à la rue des milliers d’Arlésiens, c’est elle qui a regroupé, au sein d’Arles Solidarité, plusieurs associations, comme le Secours populaire, la Croix Rouge, le Secours Catholique, Emmaüs, afin de coordonner les secours et l’aide aux victimes. En 2013, Eliane Mezy se souvenait, avec émotion, de la générosité de tous, et notamment de ceux qui n’avaient pas grand-chose mais voulaient malgré tout, secourir les plus démunis.
En 2010, cette femme d’action et de conviction s’était vue remettre les insignes de chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur. Comme l’avait souligné Pierre Castoldi, le sous-préfet d’Arles, il s’agissait d’une » reconnaissance officielle et légitime de la nation ».

photo Thierry Sribny, ville d’Arles.
*Un livre d’or a été installé dans la salle des Pas Perdus de l’Hôtel de Ville pour recueillir les messages des Arlésiens.