
Autour de Maryse Wolinski et de Georgia Noël-Wolinski, Hervé Schiavetti, le maire d’Arles, Michel Vauzelle, député et Francis Guillot, président de la CCI. photo O. Quérette/ektadoc/ville d’Arles.
Le 25 juin, 2016, le bâtiment qui abrite l’école MOPA à Arles a été baptisé au nom de Georges Wolinski.  Le dessinateur de presse, assassiné le 7 janvier 2015 par les frères Kouachi dans les bureaux de Charlie Hebdo avec 10 autres personnes, dont huit membres de la rédaction, avait été président du jury de fin d’année de l’école en 2013 et parrain de la promotion 2014, alors que l’une de ses petites-filles, Georgia, y achevait ses études. Wolinski avait connu Arles et l’école grâce à son ami le dessinateur Jean-Pierre Autheman.
Comme l’a rappelé sa femme, l’auteure et journaliste Maryse Wolinski, le dessinateur de presse « était un Arlésien de coeur. Il aimait Arles pour sa beauté, sa douceur de vivre et la convivialité de ses habitants, qui devenaient des amis. Nous avons fêté ici son dernier anniversaire, en juin 2014. » Très digne, Maryse Wolinski a fait part de sa « grande colère » et de son « chagrin infini » en concluant que « Georges était mort le crayon à la main et la liberté au coeur ». Georgia, sa petite-fille, a raconté que son grand-père qui lui avait offert ses premiers crayons, son premier carnet, avait découvert le travail des étudiants de MOPA avec enthousiasme. Il avait d’ailleurs croqué les moments passés à MOPA dans un dessin, comme toujours plein d’esprit et d’auto-dérision, qui orne la plaque.
Au fil de la cérémonie, c’est un portrait de l’homme qui s’est esquissé. Et c’est parce qu’il était à la fois drôle, bienveillant, généreux, qu’il aimait la France et qu’il avait à coeur la défense de la liberté d’expression, que l’assemblée, comme ses amis, sa femme, sa petite-fille, ont ri et pleuré en l’évoquant. « Il incarnait cette liberté d’expression à laquelle nous sommes tant attachés » a souligné Michel Chpilevsky, le nouveau sous-préfet. « Son nom évoque une certaine vision du monde, pleine d’humour et de sensibilité, a rappelé le député Michel Vauzelle, lui si simple alors que c’était un grand homme. »
Hervé Schiavetti, le maire d’Arles, a rappelé que « la dimension politique de sa disparition avec suscité une mobilisation de tous ceux qui voulaient lutter contre les radicalismes et bâtir un monde plus généreux. Georges Wolinski incarnait cette capacité et cette intelligence. C’est une des chances d’Arles d’attirer des artistes, des intellectuels, des créateurs, comme Picasso, Clergue, et Wolinski. »

La plaque posée sur la façade du bâtiment de l’école MOPA. photo O. Quérette/ektadoc/ville d’Arles.
Hervé Schia