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Claire Antognazza, présidente de l’Association les Amis du musée Réattu et Daniel Rouvier, conservateur au musée Réattu, devant l’œuvre à restaurer. photo Olivier Quérette / ektadoc – ville d’Arles

« Le génie de la Liberté couronnant les Sciences et les Arts » est en danger. Vendredi 18 novembre 2016, au musée Réattu, le conservateur Daniel Rouvier exposait son point de vue avec preuve à l’appui. L’œuvre peinte par l’Arlésien Jacques Réattu en 1794 présente des signes d’usure inquiétants. Une restauration s’impose et pour cela, une opération de financement participatif a été lancée avec l’Association des Amis du musée Réattu. Ce moyen de récolter des fonds a déjà porté ses fruits dans le cadre de la restauration, l’année dernière, d’un grand tableau du peintre classique François Xavier Fabre. L’appel au mécénat concerne aujourd’hui une grisaille ou peinture réalisée suivant la technique du trompe l’oeil et qui imite un bas-relief en pierre. 30 000 euros sont nécessaires à sa remise en état.

Présentation de l'une des 6 grisailles de Jacques Réattu présentée au musée Réattu.

photo Olivier Quérette / ektadoc – ville d’Arles

Une œuvre exceptionnelle bientôt exposée

Cette toile intitulée « Le génie de la Liberté couronnant les Sciences et les Arts », mesurant trois mètres sur neuf mètres, est présentée dans la salle Réattu du musée municipal des Beaux-Arts d’Arles. A l’origine, elle fait partie d’une série de huit grisailles qui devaient orner pendant la Révolution Française, le Temple de la Raison à Marseille installé dans l’église désaffectée Saint-Cannat. La commande publique, à l’époque, pour la réalisation de ce décor monumental a été faite avec l’aval de Robespierre. Les tentures illustrent les valeurs républicaines. Après la Révolution, six grisailles ont été sauvées et retournées à leur créateur, Jacques Réattu. Elles constituent un ensemble unique en France. Il n’existe aucun autre témoignage du genre hérité de la Révolution française.

En septembre 2017, les grisailles seront présentées à la chapelle Sainte-Anne dans le cadre de l’exposition Arelatensis – Un rêve d’artiste, consacrée à Jacques Réattu.

Tous mécènes !

Trois grisailles ont été restaurées et deux autres sont en cours de restauration. Cette entreprise repose sur une campagne de sensibilisation à la cause auprès de particuliers et d’entreprises. La Fondation BNP Paribas a injecté plusieurs dizaines de milliers d’euros. Quelques années avant, c’est le Domaine de Vizille-Musée de la Révolution Française qui avait financé la rénovation d’une des grisailles en échange d’un dépôt dans ses murs d’une durée de cinq ans. La nouvelle campagne de mécénat est officiellement ouverte. Elle s’adresse à tous mais le mécénat n’agit pas à sens unique. Il permet aux donateurs de se sentir un peu chez eux au musée. Des bulletins d’adhésion sont disponibles. Pour cela contacter l’Association des Amis du Musée – Avec le Rhône en vis à vis. Tél. 04 90 49 37 58 et sur le site www.museereattu.arles.fr