
Autoportrait à l’oreille bandée et pipe, 1889, huile sur toile, Vincent Van Gogh. 51×45 cm; collection privée.
Le 23 décembre 1888 à Arles, Vincent Van Gogh se coupait l’oreille avec un rasoir. Mais que s’est-il vraiment passé cette nuit-là ? Quels événements ont mené le peintre à commettre cette mutilation? Que révèle-t-elle de son état mental ? Arte diffuse samedi 14 janvier à 20h50 Van Gogh, l’énigme de l’oreille coupée, un documentaire réalisé par Jack McInnes et fondé sur les recherches de Bernadette Murphy.

Bernadette Murphy.
Cette historienne de formation, qui vit en Provence depuis de longues années, a travaillé sept ans à reconstituer jour par jour les activités de Van Gogh pendant son séjour arlésien, de février 1888 à mai 1889. Cette enquête minutieuse l’a conduite à arpenter la ville et à éplucher de nombreux documents aux services des archives, du cadastre et de l’état-civil. Le tournage du film, qui s’appuie également sur les oeuvres peintes par l’artiste pendant cette période particulièrement féconde de sa carrière, s’est également déroulé en partie à Arles, en septembre 2015. Et plusieurs documents, conservés aux archives de la Ville (la fameuse pétition de voisins, le rapport de police après l’automutilation, des arrêtés d’internement), ont été acheminés au Musée Van Gogh d’Amsterdam en juillet pour figurer dans l’exposition « Aux confins de la folie » qui explorait l’impact de la maladie sur l’art du peintre.
Au cours de ses recherches, Bernadette Murphy est tombé sur un document rare, authentifié par des experts du musée Van Gogh à Amsterdam : une note du Dr Rey, avec un dessin pour rendre compte précisément de la blessure que le peintre s’est infligée à l’oreille. Cette note, appartenant à un collectionneur privé, est conservée dans une bibliothèque en Californie.
Bernadette Murphy a également écrit un ouvrage à partir de ses recherches, qui paraîtra aux éditions Actes Sud en octobre.