
la boucle de ceinture de Saint-Césaire d’Arles. Ivoire, cuir, alliage ferreux, cire, fibre végétale, tissage, 5 X 10,5 cm. Photo Rémi Bénali/musée départemental Arles antique.
A côté du patrimoine romain d’Arles, imposant, elles donnent l’impression de ne pas faire le poids. Pourtant, les reliques de Saint-Césaire constituent une collection exceptionnelle : ce sont les tissus liturgiques les plus anciens de l’Occident chrétien. Et cet ensemble, appartenant à la ville d’Arles, va très prochainement quitter le Musée départemental Arles antique où il est conservé, pour faire l’objet d’une très importante exposition au musée Pio Cristiano du Vatican.
L’exposition Entre Arles et Rome, les reliques de Saint-Césaire, trésors de la Gaule paléochrétienne sera présentée du 24 mars au 25 juin 2017, dans l’un des musées de la cité muséale du Vatican qui en compte onze. Seront exposées une ceinture avec sa boucle en ivoire, deux pallia (un pallium est tissu de laine placé autour des épaules de l’évêque), une tunique, des sandales, et d’autres objets évoquant Saint-Césaire, qui composent cet ensemble aussi précieux du point de vue religieux qu’archéologique.
Cette exposition est le premier fruit d’un partenariat noué entre le Vatican et le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, qui sera signé le 23 mars au Vatican. Il prévoit des échanges à vocation pédagogique mais aussi scientifique et s’inscrit dans une longue histoire nouée entre Arles et Rome au tout début de notre ère. Dès 45 avant JC, César crée la colonie d’Arelate qui devient, au fil des ans, une vitrine de l’empreinte romaine en Gaule. Tant et si bien qu’au 4ème siècle, le poète Ausone qualifie Arelate de « petite Rome des Gaules. »

Christian Mourisard, adjoint au maire d’Arles délégué au Patrimoine, Marie-Pierre Callet, vice-présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, Hervé Schiavetti, maire d’Arles et Claude Sintès, directeur du Musée départemental Arles antique, devant un sarcophage conservé au musée, semblable à ceux que l’on trouve au musée du Vatican, où seront exposées les reliques de Saint-Césaire. photo R. Boutillier/ville d’Arles.
Cette prééminence et cette prospérité de la cité arlésienne vont pousser les évêques arlésiens à revendiquer une autonomie vis-àvis des cités voisines. Et c’est l’évêque Césaire qui l’obtient en 513, quand il reçoit du pape Symmaque, le pallium symbolique (l’une des pièces exposées) et le titre de vicaire pontifical. L’importance de ce personnage est telle dans l’histoire de la chrétienté qu’elle donne une aura toute particulière aux objets lui ayant appartenu. Elle permet aussi de mettre en lumière l’importance d’Arles pour asseoir la chrétienté en Gaule.
Quand ils seront de retour dans notre ville, les objets évoquant Saint-Césaire devraient trouver un nouvel écrin. Le service du patrimoine de la Ville mène un chantier important dans l’une des salles du cloître Saint-Trophime. Celle-ci est aménagée, avec notamment un soin tout particulier apporté à la température, l’humidité et la qualité de l’air, pour recevoir ces reliques exceptionnelles dans un environnement adapté. Ainsi exposées en permanence, les reliques de Saint-Césaire constitueront, à coup sûr, un nouvel objet de curiosité et de visite pour des admirateurs du monde entier. Un de plus dans notre ville, qui en compte déjà beaucoup.

La tunique de Saint Césaire. photo Rémi Bénali/Musée départemental Arles antique.