
L’emitage Saint-Pierre comporte deux nefs côte-à-côte, dont l’une creusée dans la roche. Autre détail architectural remarquable : les chapiteaux qui surmontent les colonnes. photo O. Quérette/ektadoc/ville d’Arles.
C’est une humble chapelle, à moitié creusée dans la roche. Un lieu de paix et de recueillement, au pied de l’imposante tour qui domine l’abbaye de Montmajour. Ce petit bijou est le plus ancien témoin architectural de l’abbaye. Le Centre des monuments nationaux, gestionnaire du lieu, vient de rouvrir à la visite cet ermitage Saint-Pierre. Daté du milieu du XIème siècle, il constitue un exemple unique en Europe occidentale d’architecture préromane conservé dans toute son intégrité.
Le lieu était fermé depuis de très nombreuses années car son état de dégradation, dû notamment à d’importantes infiltrations d’eau, pouvait engendrer des risques pour les visiteurs. Le Centre des monuments nationaux a engagé 760 000 euros (sur ses fonds propres et grâce au soutien de 13 donateurs particuliers) pour le restaurer. Les travaux ont compris une phase de consolidation de la falaise dans laquelle est creusée l’ermitage. A l’intérieur, les colonnes et chapiteaux étaient gorgées de sel – provenant des marais qui entouraient l’abbaye au Moyen-Âge: il a donc fallu les « désaliniser » en les plongeant dans des bains d’eau douce pendant 6 mois avant de procéder à la restauration.

Dans les salles du cloître de l’Abbaye, sont présentées une série de photos, « Les tombes de Montmajour », que Lucien Clergue réalisa alors qu’il n’avait que 21 ans. photo O. Quérette/ektadoc/ville d’Arles.
Cette chapelle, où se trouvaient les sépultures de plusieurs personnages importants, a toujours été conservé malgré les évolutions qu’a connues le site. C’est la présence des morts placés dans les tombes creusées à même le rocher qui incita un groupe d’ermites à se réunir là pour les veiller et à édifier l’ermitage. Aussi, cette réouverture est également marquée par l’exposition des photographies des tombes de Montmajour réalisées en 1955 par Lucien Clergue, alors âgé de 21 ans.
Cette exposition, présentée par les Rencontres de la photo, est organisée jusqu’au 4 juin. Début juillet, elle sera remplacée par deux expositions du Festival, puis reprendra en septembre.
Pour tous renseignements, www.abbaye-montmajour.fr
Les villes d’Arles et Tarascon s’unissent avec le CMN pour créer un « circuit patrimoine »

Les maires d’Arles (à g.) et de Tarascon (à dr.) entourent Bénédicte Lefeuvre, directrice générale du Centre des monuments nationaux, pour signer la convention. photo O. Quérette/ektadoc/ville d’Arles
A l’occasion de cette réouverture, le Centre des monuments nationaux a signé, avec les villes d’Arles et de Tarascon, représentées par leurs maires, Hervé Schiavetti et Lucien Limousin, une convention permettant d’offrir une offre touristique conjointe. Un visiteur se rendant dans l’un des sites gérés par le CMN (Abbaye de Montmajour, l’hôtel de Sade, le site de Glanum), la ville d’Arles (l’amphithéâtre, le théâtre antique, le cloître saint-Trophime, les cryptoportiques, le site des Alyscamps, les thermes de Constantin, le musée Réattu), la ville de Tarascon (le château-centre d’art René d’Anjou, le musée d’art et d’histoire) bénéficie d’un tarif réduit pour visiter les autres sites.