
Un tableau de Bahia et L’Odalisque de Zadkine, deux œuvres contemporaines du musée Réattu. photo O. Quérette / ektadoc – ville d’Arles
26 salles, 7000 oeuvres – dont 5000 photographies – réalisées par 900 artistes. Les 150 ans du musée Réattu, fêtés vendredi 16 février 2018, pourraient se résumer à ces quelques chiffres. Mais hier, c’est un hommage appuyé aux femmes et aux hommes qui ont modelé et modèlent le musée municipal depuis des décennies, qui a été rendu par les élus de la Ville et le public aux côtés du directeur, Daniel Rouvier, et de son équipe, et des membres de l’association des amis du Réattu.
L’atelier du peintre Jacques Réattu – le propriétaire des lieux jusqu’au premier tiers du XIXe siècle – à l’étage de l’ancien grand-prieuré de l’Ordre de Malte – n’était pas assez grand pour accueillir les visiteurs à cette soirée particulière. La salle avec une vue imprenable sur le Rhône, aménagée pour l’occasion comme à son origine, est le point de départ de l’exposition anniversaire qui retrace le cheminement artistique de l’institution culturelle. La présentation inédite des collections pluridisciplinaires, des plus célèbres aux plus méconnues, s’articule avec beaucoup d’élégance autour de cabinets (de curiosité). On y découvre des figures incontournables de l’histoire de l’art, comme les saintes, les déesses, et aussi les thèmes liés à l’histoire d’Arles : les Arlésiennes, des paysages, le patrimoine architectural, sources d’inspiration des artistes. A lui seul, le musée des beaux-arts et d’art contemporain arlésien est un concentré de l’histoire de l’art.

L’anniversaire des 150 ans du musée dans l’ancien atelier du peintre Jacques Réattu, en présence du maire d’Arles, Hervé Schiavetti, des élus de la Ville, de Daniel Rouvier, d’Andy Neyrotti, de Yolande et Anne Clergue. photo O. Quérette / ektadoc – ville d’Arles
Si Jacques Réattu et Elisabeth Grange, sa fille, qui a légué cet écrin à la Ville en 1868 pour le transformer en musée, sont les figures tutélaires du Réattu, les conservateurs Jacques Latour et Jean-Maurice Rouquette en sont ses inventeurs et ouvrent la voie vers la modernité. Picasso, Alechinsky, Zadkine, un peu plus tard Christian Lacroix sont quelques-unes des personnalités qui impriment le lieu de leur talent et le font rayonner. Un des coups de génie est certainement la création d’un département dédié à la photographie, une initiative que l’on doit au photographe Lucien Clergue et à Jean-Maurice Rouquette au début des années soixante. Sont notamment à voir les dix photographies de Lucien Clergue, récemment acquises, de la série Tournage du testament d’Orphée de Jean Cocteau.
L’autre dimension abordée dans l’exposition est la place des femmes, de la muse à l’artiste et à la collectionneuse d’art. Des contemporaines comme la plasticienne Katerina Jebb à la révolutionnaire sculptrice Germaine Richier, elles sont nombreuses à marquer cet espace par leur audace esthétique.
La vie du musée Réattu se poursuit donc aujourd’hui à travers l’exposition « Le musée a 150 ans ! » et ses missions de conservation, restauration, l’acquisition d’oeuvres et de transmission auprès de tous les publics.
Suivez l’accrochage des tableaux, des photographies, des sculptures et objets, et vous verrez l’évolution artistique du musée, la force de son identité et son originalité. Une rencontre privilégiée avec Andy Neyrotti, commissaire de l’exposition, a lieu dimanche 18 février à 11h. Ce moment d’échange au coeur du musée vous livrera quelques secrets d’accrochage. Entrée libre, dans la limite des places disponibles.
Le musée a 150 ans ! est à voir jusqu’au 30 décembre. musee.reattu.arles.fr