Michel Albagnac a reçu la médaille de la Ville et écrit ses mémoires, à paraître à la fin du mois. Photo Romain Boutillier – Ville d’Arles

Son œuvre d’hôtelier valait bien un livre. Et une médaille, celle de la Ville, reçue ce mardi 19 juin par sa fille, des mains du maire Hervé Schiavetti. Michel Albagnac, 96 ans, était cloué au lit après une très mauvaise chute, mais il a fait savoir toute sa « fierté » de recevoir cette distinction. Elle salue le travail d’un homme qui a repris en 1975 une halte voyageur à l’équipement sommaire pour en faire le plus prestigieux hôtel d’Arles, le Jules César. « C’est l’œuvre de sa vie » glisse sa fille. « Quand il est arrivé, il n’y avait même pas d’armoire dans les chambres… C’est Michel Albagnac qui a donné sa renommée à l’hôtel et à son restaurant » raconte Florence Barron, qui lui a succédé à la tête de l’établissement il y a cinq ans. Celle-ci, comme tous ceux qui l’ont côtoyé, loue son exigence, sa rigueur, sa droiture, son goût du travail bien fait. « Il a été une chance pour la ville » a insisté Hervé Schiavetti, qui s’est félicité des « conseils toujours intelligents et intéressants » que Michel Albagnac a pu lui donner, notamment en matière de patrimoine.

« Un très grand monsieur »

Self-made-man par excellence, il s’est formé sur le tas dans les palaces d’Alger, Londres, Paris ou Nice. Nommé directeur de l’hôtel Imperator à Nîmes, il lorgne sur le Jules César qu’il rachète et réinvente de fond en comble, avec la précieuse complicité de son épouse, décédée en 2005, quelques années avant que Michel Albagnac ne soit fait Chevalier de Légion d’honneur. « Si j’ai obtenu ces distinctions, c’est en partie grâce à elle. Elle a su me conseiller, me seconder, me remonter le moral. Elle a été le symbole de l’élégance et du bon goût » rend-il hommage dans ses mémoires (« Un hôtelier étoilé« , à paraître à la fin du mois*).

Outrepassant, avec générosité, ses fonctions, ce membre historique des Amis du Vieil Arles a restauré à ses frais le cloître et la chapelle attenants au Jules César, a fait prospérer l’appellation Relais et Châteaux et a entretenu la tombe de Victor Hugo, père de son arrière-grande-tante. « Ecrire ce livre avec lui a été un voyage extraordinaire, sourit Christine Gimbert, qui a prêté sa main à l’hôtelier pour ses mémoires. C’est tout simplement un très, très  grand monsieur« .

* « Un hôtelier étoilé » (190 pages, 35€) sera en vente à partir de fin juin à l’hôtel Jules César, auprès de l’association des Amis du Vieil Arles, à la Maison de la presse et à la librairie Papyrus 2000.

Toutes les photos de la remise de la médaille de la Ville dans la cour du Jules César sont à voir en cliquant sur Arles phototèque.