A quelques jours des cérémonies célébrant le centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, plusieurs manifestations, portées par des associations arlésiennes, viennent honorer le souvenir des combattants.

• Le comité de jumelage et de coopération Arles-Sagné, qui entretient des relations étroites avec cette petite ville mauritanienne, est le premier à avoir proposé plusieurs rendez-vous autour de l’histoire des Tirailleurs sénégalais. Ces soldats, souvent enrôlés de force dans l’armée française, originaires d’Afrique du Nord, d’Afrique subsaharienne et d’autres territoires colonisés par la France, sont les grands oubliés de l’histoire. Le 3 novembre, le comité a invité le réalisateur Julien Masson à présenter son film, Mémoire en marche, consacré aux tirailleurs sénégalais de la guerre de 39-45.

L’exposition Frères d’Harmattan réunit les portraits d’anciens combattants mauritaniens, photographiés par Yéro Djigo. photo R. Boutillier/ville d’Arles.

Les tirailleurs mauritaniens sont également au coeur d’une exposition de photos, toujours proposée par Arles-Sagné. Le photographe mauritanien Yéro Djigo a entrepris, depuis 2014, de rencontrer ces anciens combattants -comme son grand-père- et de les faire témoigner. Ses portraits sont exposés jusqu’au 17 novembre à la commanderie Sainte-Luce. Frères d’Harmattan -c’est le nom de l’exposition- montre des hommes maintenant âgés, qui sont devenus frères des poilus dans l’horreur des tranchées et ont été les victimes de cette fraternité trahie. Yéro Djigo s’est engagé à récolter leurs histoires, à faire vivre leur souvenir et commence aussi un documentaire sur le sujet. Une stèle en hommage aux Mauritaniens de la ville de Sagné morts pour la France sera d’ailleurs dévoilé, le 11 novembre, lors des cérémonies officielles.

Des textes écrits par des poilus, des objets retrouvés dans les tranchées seront mis en perspective avec les oeuvres d’artistes contemporains, dans le cadre de l’exposition 18-100. photo Anne Eliayan.

• Enfin, il faut aussi voir l’exposition proposée par l’association d’Art d’Arles, à Arles Gallery. 18-100 mêlera des documents écrits, des objets d’époque et le travail de dix artistes contemporains, essentiellement des photographes pour évoquer ce conflit qui s’est déroulé il y a cent ans.

Arles gallery, 8, rue de la Liberté,du 9 novembre au 15 décembre.

photo d’ouverture : P. Mercier/ville d’Arles.