Dévoilée ce samedi, la saison taurine arlésienne sera marquée par le retour de « Chamaco » à Pâques et les adieux de Juan Bautista en septembre lors d’une corrida goyesque hommage à Van Gogh

« Chamaco », 46 ans, remettra l’habit de lumière le 21 avril dans les arènes d’Arles. Photo R.V.

Le directeur des arènes d’Arles vient de présenter les cartels de la saison taurine, ce samedi 19 janvier 2019, au Patio « Chez Chico ». Jean-Baptiste Jalabert avait gardé le meilleur pour la fin, avec l’arrivée sur scène de « Chamaco ». C’était donc lui, la grande surprise promise aux aficionados. Son apparition en chair et en os lors de cette soirée a quelque chose de surréaliste. Sa présence au cartel de la feria de Pâques encore plus. Parce qu’il n’a pas toréé en public depuis sa retraite en 1999. Parce qu’il n’avait pas mis les pieds à Arles depuis plus de deux décennies. Parce qu’il a été l’idole absolue de l’aficion locale. Et parce que malgré cela, internet est avare d’images de lui. Mais les Arlésiens de plus de 30 printemps ont encore à coup sûr dans la tête et dans le cœur ce jeune torero coiffé en pétard, un peu kamikaze, rebelle, insolent, généreux, volcanique, imprévisible. Telle une rock-star, « Chamaco » était fou et rendait fou. Il était plus souvent à genoux que debout, plus souvent en chaussettes qu’en zapatillas, ordonnait lui-même à l’orchestre de jouer ou de se taire, et était constant dans au moins une chose : il coupait des oreilles par wagons. « Chamaco », c’est aussi le souvenir d’un cri débordant d’enthousiasme, frôlant l’hystérie, qui résonnait à chacun de ses paseos, à chacun de ses exploits : « Chamaaaaacooo ! ».


« Il y a 20 ans, je m’étais promis de ne plus jamais toréer en public. On me l’a souvent proposé, mais j’ai toujours refusé »

« Chamaco »

Ce même cri retentira sans doute dans les arènes d’Arles le dimanche 21 avril, lorsqu’il apparaîtra sur la piste dans un costume de lumières qu’il a fait faire pour l’occasion. « Il y a 20 ans, je m’étais promis de ne plus jamais toréer en public. On m’a souvent proposé  de le faire, mais  j’ai toujours refusé. Ce qui a fait la différence, c’est que projet de Juan Bautista était sérieux, clair. Mon amour pour la profession a fait le reste » a confié « Chamaco ». Le matador andalou, 46 ans, sera accompagné au paseo par Sébastien Castella et Miguel Angel Perera, deux stars actuels de la tauromachie, « sorties l’une et l’autre en triomphe à Arles en 2018 » a rappelé Jean-Baptiste Jalabert. Ils affronteront des toros de Jandilla.

La veille, samedi après-midi, les grandes figuras Enrique Ponce et José Maria Manzanares seront à l’affiche avec Alvaro Lorenzo, jeune révélation de la saison passée, qui n’a encore jamais toréé à Arles.

Lundi matin, la corrida à cheval « sera un hommage à Luc Jalabert pour tout ce qu’il a apporté à la tauromachie équestre et au-delà » a annoncé son fils. Rui Fernandez, Diego Ventura – grand triomphateur de la temporada 2018 – et la française Léa Vicens, se disputeront ce jour-là le premier trophée portant le nom de l’ancien rejoneador et directeur des arènes d’Arles.

Le lundi après-midi, la corrida de clôture sera un alléchant duel d’Arlésiens entre Thomas Joubert et Andy Younes « face à trois élevages de renom » : Pedraza de Yeltes, Torrestrella et El Tajo y la Reina. « Absent l’an dernier, Thomas Joubert fera son retour après une très grave blessure, a rappelé Jean-Baptiste Jalabert. Andy Younes quant à lui revient après avoir obtenu la grâce d’un toro de Jandilla l’an dernier ».

Enfin, la novillada piquée est prévue le dimanche matin avec six novilleros et six élevages français, et c’est une course camarguaise qui ouvrira la feria le vendredi à 16h30.

« Ce jour-là, je serai forcément très ému, ce sera un moment d’une très grande intensité »

Juan Bautista

Le directeur des arènes a également annoncé le programme de la feria du Riz. Le dimanche 8 septembre, sortiront du toril des toros de Palha, considérés comme les « Miuras portugais ». Ils seront combattus par Octavio Chacon, Pepe Moral, et un troisième torero qui sera choisi parmi les triomphateurs du début de saison. Le samedi aura lieu l’autre grand événement de la saison arlésienne après le retour de « Chamaco » : les adieux de Juan Bautista lors de la prestigieuse corrida Goyesque. Celle-ci prendra la forme d’un mano a mano avec le prodige péruvien Andrés Roca Rey, qui combattra pour l’occasion et pour la première fois un toro d’Adolfo Marin. « Ce jour-là, je serai forcément très ému, ce sera un moment d’une très grande intensité » anticipe le torero arlésien, qui a annoncé que le décor de cette Goyesque sera un hommage au peintre Vincent Van Gogh, imaginé par l’équipe des arènes en collaboration avec la Fondation Van Gogh.

Forte de cette programmation exceptionnelle, la direction des arènes espère accueillir « environ 80 000 spectateurs » sur l’ensemble de la saison.

La vente des abonnements est ouvert avec un prix spécial de 36€ pour les moins de 25 ans. Toutes les infos le site des arènes d’Arles.

Les cartels à la loupe :

FERIA DE PÂQUES

  • Vendredi 19 avril à 16h30: course camarguaise
  • Samedi 20 avril à 16h30: Alvaro Lorenzo, Enrique Ponce, José Maria Manzanares (toros de Garcigrande)
  • Dimanche 21 avril à 11 heures: Tibo Garcia, Maxime Solera Baptiste Cissé, Carlos Olsina, El Rafi, Adam Samira (novillos de François André, Callet, Taurelle, Giraud, Le Lartet, Camino de Santiago)
  • Dimanche 21 avril à 16h30: « Chamaco », Sébastien Castella, Miguel Angel Perera (toros de Jandilla)
  • Lundi 22 avril à 11 heures: Rui Fernandes, Diego Ventura, Léa Vicens (rejon)
  • Lundi 22 avril à 16h30: Mano a mano Thomas Joubert – Andy Younes (toros de Pedraza de Yeltes, Torrestrella et El Tajo y la Reina)

FERIA DU RIZ

  • Samedi 7 septembre: Mano a mano Juan Bautista – Roca Rey (toros de Domingo Hernandez, La Quinta et Zalduendo pour Juan Bautista et toros d’Adolfo Martin, Jandilla et Nunez del Cuvillo pour Roca Rey)
  • Dimanche 8 septembre: Octavio Chacon, Pepe Moral et un torero choisi parmi les triomphateurs du début de saison (toros de Palha)