Photo R.Boutillier / Ville d’Arles

Personne ne voulait parler d’un dernier hommage à Jean-Maurice Rouquette, car il y en aura d’autres. Mais la salle des Pas Perdus de l’Hôtel de Ville puis l’église Saint-Trophime étaient pleines, ce vendredi 25 janvier 2019, pour saluer la mémoire de l’emblématique Historien et Conservateur honoraire des musées d’Arles. « Il aura été l’âme de sa ville » dira Michèle Moutashar, qui lui a succédé au poste de Conservateur en chef des musées. La reconnaissance et l’admiration transpiraient de chacun des discours prononcés par ceux qui l’ont côtoyé. « Jean-Maurice Rouquette était un homme moderne, guidé par le souci du service public, respectueux de l’ordre républicain et de la démocratie, a souligné le maire d’Arles Hervé Schiavetti. Il s’est toujours rendu disponible pour sa ville et a travaillé dans le souci permanent de la protection du patrimoine. »

« Rouquette d’Arles », comme il se présentait lui-même, chérissait tant sa ville qu’il s’en était fait son chantre le plus brillant, dont les plaidoiries étaient transcendées par une connaissance sans limite de son histoire, et une voix « magnétique, habitée, nourricière, qui en un clin d’œil savait mettre l’auditeur au cœur du récit » décrira Michèle Mutashar. Claude Sintés, directeur du Musée départemental d’Arles antique, a raconté avec humour comment on l’avait prévenu, juste avant qu’il ne le rencontre : « En dix minutes, il va te persuader qu’Arles est la capitale de tout ce qu’il s’est fait de bien dans le monde depuis l’époque romaine. » Pour Jean-Maurice Rouquette, « Rome n’était qu’une petite Arles » illustrait encore Marc Heijmans, président d’une Académie d’Arles désormais orpheline, comme tous les Arlésiens, de celui qui l’incarnait le mieux.