
Ce traditionnel moment de recueillement autour des 23 résistants du groupe Manouchian, célébré le 24 février, a pris une résonance particulière cette année. En effet, alors que les actes d’antisémitisme sont en augmentation dans notre pays, l’engagement de ces hommes et cette femme, étrangers pour la plupart, est d’autant plus à saluer.
Des étrangers qui donnent leur vie pour la France
En 1943, Missak Manouchian, un poète arménien réfugié en France en 1925 à l’âge de 19 ans, est choisi pour être le commissaire militaire des FTP-MOI (Franc-tireurs et partisans – Main d’oeuvre immigrée) de la région parisienne. A l’exception d’une poignée d’entre eux, ces combattants étaient arméniens, hongrois, italiens, polonais et avaient pris les armes pour défendre leur pays d’adoption. Responsables de plus de cent attentats contre l’occupant nazi, ils sont arrêtés en novembre 43, emprisonnés, torturés et fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. La seule femme du groupe, Olga Bancic, sera décapitée en Allemagne le 10 mai 1944.
L’affaire est exploitée par l’occupant nazi à des fins de propagande. Les noms de dix des fusillés est affiché sur les murs de Paris afin de dénoncer « l’armée du crime ». C’est l’affiche rouge. Mais l’opération n’eut pas l’effet escompté, puisqu’au contraire les Parisiens saluèrent le courage des résistants.

La cérémonie qui s’est déroulée dimanche 24 février 2019 à Arles a réuni autour de la stèle commémorative, le maire d’Arles, la députée d’Arles, madame Monica Michel, les élus de la Ville, dont Nicolas Koukas, également conseiller départemental et Cyril Juglaret, conseiller régional, ainsi que les représentants des associations d’anciens combattants et résistants et du Souvenir français. Josette Pac, vice-présidente du Centre de la résistance et de la déportation d’Arles et du Pays d’Arles, a rappelé le courage des résistants, puis la présidente du CRDA, Solange Benedetti et Georges Carlevan ont rappelé leurs noms. Le chant de l’Affiche rouge, d’après Louis Aragon, Ma France de Jean Ferrat et Le chant des partisans ont accompagné cet hommage.