C’est une spectaculaire opération de génie civil qui s’est déroulée le samedi 15 juin à Arles. SNCF Réseau a mis en place deux ouvrages d’art destinés à renforcer le remblai ferroviaire entre Arles et Tarascon.

Avec ses 6 mètres de haut, 25 mètres de large et son poids de 1700 tonnes, difficile d’imaginer qu’un tel mastodonte puisse être déplacé -encore moins qu’il puisse être positionné au centimètre près. C’est pourtant ce que les hommes de SNCF Réseau ont réussi, à deux reprises, les 14 et 15 juin 2019. Deux ouvrages d’art, dits ponts cadres, ont été positionnés pour soutenir la voie ferrée reliant Arles-Tarascon, au nord d’Arles (à la hauteur de la manade Mogador). Les ouvrages ont été construits à quelques mètres de leur emplacement définitif puis soulevés d’une dizaine de centimètres et déplacés par un engin tout aussi gigantesque, muni de 192 roues, pour être placés sous la voie ferrée. Une opération qui a nécessité la présence d’une centaine d’hommes, mobilisés pour refaire le terrassement afin que le pont ne s’enfonce à terme, retirer les rails et dégager 5000 m3 de terre pour créer les brèches dans le remblai, avant le ripage du pont. « Ce qui est très rare, c’est que nous ayons à placer 10 constructions de ce type – cinq en 2019 et les cinq derniers en 2020″, précise Jacques Frossard, directeur régional territorial de SNCF Réseau pour la région Sud. Le coût des travaux est lui aussi conséquent : 70 millions d’euros, subventionnés par l’Etat à hauteur de 6 millions d’euros, le reste étant pris sur les fonds propres de l’entreprise SNCF Réseau.

L’ouvrage, parfaitement positionné. photo Altametris.

Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du Plan Rhône et de la construction de la digue située entre le fleuve et la voie ferrée. Les travaux, pilotés par le Symadrem, ont commencé fin 2018 et devraient s’achever en 2020. Cette digue, indispensable à la protection d’Arles, étant conçue pour être déversante en cas de crue exceptionnelle, le remblai de la voie ferrée devait donc être « mis en transparence » pour qu’il ne constitue pas un obstacle à l’écoulement de l’eau.

Les vérins hydrauliques, munis de 192 roues, prêts à entrer en action pour effectuer le ripage des ouvrages SNCF du remblai ferroviaire Tarascon-Arles. photo O. Quérette/ektadoc/ville d’Arles.

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