« Helen Levitt, observatrice des rues new-yorkaises », à voir à l’espace Van-Gogh. Photo Ville d’Arles

Des enfants clopes au bec ou tout de haillons vêtus, faisant de la rue leur terrain de jeu. Ces scènes captées sur les trottoirs de La Grosse Pomme constituent la moelle et font la force de l’exposition « Helen Levitt, observatrice des rues new-yorkaises », installée à l’espace Van-Gogh et unanimement saluée comme l’un des grands succès des 50e Rencontres d’Arles. Les clichés de la photographe américaine (1913 – 2009) disent à merveille la misère des années 30-40 à New-York, mais aussi la naïveté, l’imagination, la joie, la détresse ou la violence de l’enfance. « La rue est un théâtre et un champ de bataille » où chacun est sans le savoir « un poète, un masque, un guerrier, un danseur » décryptait l’artiste. C’est effectivement le sentiment qui se dégage en s’attardant sur ses 130 photos originales – en petit format et en noir et blanc – qui pour beaucoup sont exposées pour la première fois. Helen Levitt n’hésitait pas à en recadrer certaines pour ne garder que l’image la plus forte, se distinguant ainsi de son modèle, Henri Cartier-Bresson. « Elle n’avait pas d’intention politique autre que de rendre compte de la misère, explique Walter Moser, commissaire de l’exposition. Les enfants ne sont ni idéalisés ni présentés comme des victimes. Ils sont montrés tel qu’ils sont, lorsqu’ils baissent la garde, se révèle. » Le résultat peut faire rire, ou prendre aux tripes.

« Helen Levitt, observatrice des rues new-yorkaises », à voir jusq’au 22 septembre à l’espace Van-Gogh. Plus d’infos ici.