
A la fin de la représentation, Arnaud Agnel était en larmes et le public debout. Une longue standing-ovation aux allures de triomphe pour le comédien. Seul sur la scène du théâtre d’Arles pendant 1h30 ce jeudi 5 septembre 2019, il a revisité avec brio le texte d’Yves Charnet « Lettres à Juan Bautista », au prix d’une performance artistique et physique remarquable. La prouesse d’Arnaud Agnel ? Tenir en haleine les spectateurs dans un décor dépouillé et sur un chemin a priori étroit : la carrière de Juan Bautista entre 2001 et 2006.
Il y parvient en mettant du rythme, de l’émotion et de l’humour, sans jamais tomber dans une ode convenue à son ami torero. Le comédien arlésien jongle entre le personnage du poète – Yves Charnet – tentant vainement de percer le mystère du taiseux Jean-Baptiste; et celui de Juan Bautista, dont il restitue les exploits comme les doutes. « Je ne me sens bien, au fond, que dans des lieux où je ne suis pas à ma place » – le titre du spectacle – affichait complet, au même titre que la corrida goyesque prévue ce samedi 7 septembre. Arnaud Agnel a triomphé le premier, montrant la voie à Jean-Baptiste avant son dernier paseo.