Photo Isabelle Dupin

Du haut de ses 3000 corridas, Christian Romero avait disparu des arènes sans prévenir, à l’automne 2014. Le banderillero arlésien avait rangé son costume avec la discrétion qui le caractérise. Définitivement, pensait-il. Mais cette saison, deux événements aussi exceptionnels qu’inattendus l’ont fait sortir de cette retraite prématurée. D’abord le retour de «Chamaco », pour la feria de Pâques. L’idole des années 90 lui a demandé de l’accompagner, comme au bon vieux temps. Difficile de refuser. Puis les adieux de Juan Bautista, pour la corrida goyesque de cette feria du Riz. Jean-Baptiste aussi lui a demandé d’être en piste ce 7 septembre. Impossible de refuser.

« C’est comme mon petit frère » dit Christian Romero d’un ton toujours humble et mesuré. Il n’oublie pas qu’il a appris le métier aux côtés du père, Luc Jalabert, alors torero à cheval, avant de suivre le fils durant la majeure partie de sa carrière. Comment oublier la grâce d’un toro à Nîmes, les triomphes éclatants en Amérique du Sud, les trois grandes portes à Madrid? « Faire ce dernier paseo à Arles avec lui, c’est fantastique. Mais ce sera la journée de Juan Bautista, pas la mienne » insiste-t-il. Et de lâcher dans un sourire : « Cette fois, ce sera vraiment ma dernière corrida. Je le jure. »