Le laboratoire d’analyses médicales Labosud organise des opérations de dépistage sur le parking devant son site des Alyscamps. Reportage.
Sous la tente en toile verte dressée devant l’entrée du laboratoire, les gestes s’enchaînent. « Coupez le moteur, gardez le masque sur la bouche » annonce le biologiste, avant d’introduire un long « coton tige » (un écouvillon fin ) dans le nez du patient qui reste dans son véhicule. En guise de masques, ce sont parfois des foulards, des écharpes qui font l’affaire. En moins de cinq minutes, le prélèvement est effectué, l’ écouvillon enfermé dans un tube transparent, lui-même placé dans une pochette en plastique fermée, le tout désinfecté. « Plus désagréable que douloureux » estiment les testés, qui s’éloignent rapidement. Le groupe Labosud a installé ce « drive -test» devant son laboratoire des Alyscamps pour dépister le virus Covid-19 dès le 19 mars, à l’aide de tests dits PCR. Tous les matins et après-midis, les patients s’y présentent en voiture, sur ordonnance d’un médecin et après avoir pris rendez-vous auprès du laboratoire par Internet*.
Le laboratoire, qui réalise ainsi une quarantaine de prélèvements en moyenne par jour, a mis en place un dispositif qui consiste à maintenir les personnes potentiellement atteintes du Covid-19 à l’extérieur du bâtiment et à éviter ainsi tout contact avec les autres patients et avec le personnel. Au rez-de-chaussée, une salle de prélèvement a été transformée en salle d’isolement. Une technicienne s’y tient et transmet par la fenêtre les kits de prélèvement préidentifiés et les étiquettes portant le nom de chaque patient. Sous la tente, Frédéric Charrier, le biologiste qui réalise les prélèvements, est protégé de la tête aux pieds : charlotte, masque, visière plastifiée, sur-blouse, sur-pantalon et sur-chaussures. Sans parler des gants : par dessus la paire qui fait office de « seconde peau », le biologiste en passe une seconde, qu’il change entre chaque patient. Du matériel -que le laboratoire a dû acquérir dans l’urgence en quantité supérieure à la normale – et une procédure indispensables pour éviter la propagation du virus. Le personnel a adopté avec efficacité les mesures de protection et la réorganisation indispensable : les laboratoires de Trinquetaille et de la clinique Jeanne d’Arc étant fermés depuis le confinement, leur personnel vient en renfort de celui des Alyscamps. Certains renoncent même à leurs vacances.
Labosud réalise aussi les prélèvements sur le personnel de l’hôpital d’Arles et centralise tous ceux effectués sur les patients de l’hôpital, sur les résidents des Ehpad du pays d’Arles et sur les patients à domicile. « Le pays d’Arles est plutôt bien loti en nombre de personnes testées » commente Frédéric Charrier. Ainsi, plus de 600 prélèvements avaient été centralisés ici au 11 avril. Et ce mardi 14 avril, près de 100 prélèvements étaient déjà prêts à être envoyés à Montpellier, au siège social du groupe, pour analyse. En effet, pour confirmer le diagnostic de l’infection, il faut rechercher la présence génétique du coronavirus, ce qui nécessite un équipement particulier. Sur le nombre de tests effectués, moins de 15% s’avèrent positifs.
* Pour des mesures essentielles de sécurité, il ne faut pas se présenter spontanément au laboratoire pour demander un test Covid-19. Si vous présentez des symptômes du Covid-19, contactez votre médecin qui pourra vous adresser au laboratoire. Vous devrez alors contacter le laboratoire, https://labosud.fr/rdvcovid19/qui vous fixera un rendez-vous. Les résultats sont communiqués par Internet dans un délai de 24 heures environ. Le laboratoire poursuit par ailleurs son activité habituelle.
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