Jean-Pierre Autheman, auteur de bandes dessinées, est mort lundi soir à l’hôpital d’Arles à l’âge de 73 ans.

Personnalité anticonformiste et libertaire, il était né à Arles en 1946 d’un père architecte, résistant et déporté pendant la seconde guerre mondiale et d’une mère professeure de piano dont il avait hérité le goût de la musique. Autheman était resté Arlésien tout en menant une carrière nationale dans le dessin de presse et la bande dessinée.
Il avait commencé une carrière de dessinateur de presse en 1970, sous l’aile de l’humoriste Pierre Desproges. Il publie alors dans l’hebdomadaire Hara Kiri, prédécesseur de Charlie Hebdo, avec le soutien du dessinateur Georges Wolinski, ami fidèle jusqu’à sa mort dans l’attentat contre Charlie Hebdo en 2015.
Pour revenir à Arles, il se lance dans la bande dessinée et publie régulièrement des planches dans Pilote ou l’Echo des Savanes). Il enchaîne les albums et connaît le succès avec la série des Condor, puis des Vic Valence, dont le premier “Une nuit chez Tennessee” reçoit l’Alfred du meilleur album français au festival d’Angoulême 1987.
La place du Forum est un des décors préférés d’Autheman, par exemple pendant les férias ou les Rencontres de la photo, côté Off, où il dessine les photographes et leurs modèles avec son complice Bruno Heitz sous la bénédiction amusée de Lucien Clergue, souvent croqué.
Il devient le chroniqueur de la politique arlésienne à travers ses dessins pour le quotidien la Provence. Il collabore au magazine municipal depuis le maire Jean-Pierre Camoin jusqu’à aujourd’hui. Et il a enseigné avec passion sa science du scénario aux étudiants en dessin d’animation de l’école Mopa.
Les éditions Glénat ont publié en 2019 “Aux carrefours du destin”, qui rassemble cinq romans graphiques, dont “Place des Hommes” son album préféré qui se déroule au Nord-Pinus.