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Festival du Dessin : l’art délicat de Sempé en deux expositions et un film

Publié par Marie-Pierre Garrabos le


« Rendre hommage à Sempé était une évidence quand nous avons décidé de monter ce festival. » Frédérick Pajak, l’un des initiateurs du festival, a voulu ces deux expositions qui reflètent le talent mais aussi la diversité de l’oeuvre du dessinateur. En premier lieu pour des raisons objectives : « parce qu’il est connu dans le monde entier, qu’il a réussi à concilier le dessin de presse et l’art, un humour subtil et un regard philosophique sur notre époque. » Pour des raisons plus personnelles, ensuite, mais qui en disent un peu plus sur le dessinateur. « Quand nous avons créé Les cahiers dessinés (maison d’édition spécialisée, ndlr), poursuit Frédéric Pajak, il a dessiné la première couverture. Et nous avons publié son dernier livre, Carnets de bord », je l’ai vu revoir sa vie, c’était très émouvant« . Frédéric Pajak se souvient aussi, comment Sempé lui avait conseillé d’aller voir son ophtalmologiste, en lui disant « que les yeux étaient les outils d’un dessinateur« . « Il était très attentionné » se souvient encore le directeur du Festival.

L’exposition-hommage. Dans la chapelle du Museon Arlaten, ce sont 200 dessins, pour la plupart méconnus du grand public, qui ont été réunis par la galeriste Martine Gossieaux, qui fut aussi l’épouse de Sempé et Marc Lecarpentier, journaliste, qui a contribué à de nombreux albums du dessinateur. Sous les voûtes splendides de la chapelle, c’est un véritable cheminement qui s’esquisse, depuis les premiers essais, maladroits, que Sempé jugeait lui-même avec sévérité, jusqu’aux oeuvres abouties. Les dessins pour de nombreux magazines, dont les couvertures pour le prestigieux New Yorker, notamment, témoignent d’un souci du détail, d’une délicatesse du trait, mis au service de la finesse de l’analyse. « Il ne jugeait pas, témoigne Martine Gossieaux, qui fut à ses côtés pendant 40 ans. Il regardait toujours le monde avec gentillesse. Et n’était jamais satisfait de son travail. Toute sa vie, il a cherché à s’améliorer.« 

A l’école du Petit Nicolas. Une quarantaine de dessins piochés dans les albums signés Sempé et Goscinny sont exposés dans la reconstitution d’une salle de classe des années 60, avec ses affiches, ses pupitres, son tableau noir. Un décor imaginé par IMAV Éditions et la maison Deyrolle pour un petit moment de nostalgie, à l’espace Van-Gogh.

A noter, le samedi 29 avril, à 14 heures, les cinémas Actes Sud organisent une projection du film « Le petit Nicolas, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? » La projection sera suivie d’une rencontre avec Anne Goscinny et Aymar du Châtenet. Renseignement sur le site du cinéma.